Le GSEF fête le premier anniversaire de la résolution des Nations Unies sur l'ESS !

Le GSEF fête le 1er anniversaire de la Résolution des Nations Unies reconnaissant le rôle de l'Économie Sociale et Solidaire dans l'atteinte des Objectifs de Développement Durable !

La résolution a été adoptée le 18 avril 2023 par l'Assemblée générale des Nations Unies, vous pouvez la lire ici.

A cette occasion, les leaders politiques du GSEF prennent la parole pour souligner l'importance de l'adoption de ce texte de référence, et pour expliquer comment ils le mettent en œuvre à leur échelle !

Sur cette page, vous pouvez lire et regarder les interviews de nos membres (disponibles en anglais, en français et en espagnol).

 CO-PRÉSIDENTS DU GSEF 
  • Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux, Co-Président du GSEF (France)


 

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

L’adoption de la résolution a marqué une étape clé ! Elle dote l'Économie Sociale et Solidaire d’un texte de référence qui permet aux acteurs engagés dans l’ESS de continuer à porter un plaidoyer fort auprès de leurs gouvernements locaux et nationaux pour l’adoption de cadres législatifs favorables au développement de l’ESS partout dans le monde, pour un développement plus durable, inclusif et démocratique.

En tant que président du GSEF et maire de Bordeaux, je suis particulièrement fier de l'adoption par l'Assemblée Générale des Nations Unies, il y a un an, de la résolution reconnaissant le rôle de l'Économie Sociale et Solidaire dans l'atteinte des 17 Objectifs de Développement Durable. Le GSEF porte le plaidoyer pour la reconnaissance internationale de l'ESS depuis sa création et, fort de cette mission, je me suis rendu au siège des Nations Unies à New York en juillet 2022 pour représenter gouvernement locaux et réseaux de l'ESS afin d'appuyer la nécessité de doter l'ESS d'un texte de référence. Cette résolution, adoptée le 18 avril 2023 à l'Assemblée générale des Nations Unies, a marqué une étape clé, que nous avons d'ailleurs célébrée au Forum Mondial du GSEF à Dakar au mois de mai dernier. L'ESS y est reconnue comme une manière d'entreprendre, présente dans tous les secteurs de l'économie, permettant aussi d'atteindre un développement durable, inclusif et démocratique. Ce texte permet aux acteurs engagés dans l'ESS de continuer à porter un plaidoyer fort auprès de leurs gouvernements locaux et nationaux pour l'adoption des cadres législatifs favorables au développement de l'ESS partout dans le monde.

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre ville?

Les gouvernements locaux et les municipalités en premier lieu ont un rôle clé dans la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable et le développement de l'Économie Sociale et Solidaire. Notre proximité avec les citoyens nous permet de créer les conditions de la coopération entre les acteurs du territoire, au service de la co-construction de politiques publiques qui répondent aux besoins de nos communautés. Et c'est à travers le soutien à une commande publique responsable, à des mécanismes de financement participatif et à toutes les expérimentations et innovations des acteurs de l'ESS que nous apportons ensemble des réponses ambitieuses aux défis sociaux et environnementaux. 

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

La prochaine édition du Forum Mondial de l'Economie Sociale et Solidaire du GSEF, que la Ville de Bordeaux a l'honneur d'accueillir du 29 au 31 octobre 2025, sera l'occasion de nous réunir pour évaluer les avancées réalisées dans cette nouvelle donne post-résolution. D'ici là. Mesdames et Messieurs, élus et acteurs des territoires, continuons à nous engager pour l'Économie Sociale et Solidaire. Je vous invite à rejoindre la communauté du GSEF pour mutualiser nos expertises et accompagner ensemble le changement d'échelle qui permettra à l'Économie Sociale et Solidaire de devenir la norme de l'économie de demain. Je vous remercie.

 

  • Stéphane Montuzet, Président de la Chambre Régionale de l'ESS de Nouvelle-Aquitaine (CRESS), Co-Président du GSEF (France)


 

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

Nous fêtons aujourd'hui même les 1 an du vote de la résolution des Nations Unies en faveur de la reconnaissance des acteurs de l'économie sociale et solidaire dans leur travail pour l'atteinte des objectifs de développement durable. C'est une étape importante qui a été franchie il y a un an, car elle permet de reconnaître la légitimité des acteurs de l'économie sociale et solidaire, d'une part dans leur travail, dans l'innovation, leur engagement quotidien en faveur de la lutte contre les exclusions, contre les discriminations, dans leur combat pour les questions écologiques et environnementales. C'est aussi un travail qui reconnaît la légitimité des gouvernements locaux à agir au travers des politiques publiques en faveur du développement de l'économie sociale et solidaire.

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire ?

En tant que Co-Président du GSEF, je représente les organisations d'économie sociale et solidaire de France, de la Nouvelle-Aquitaine de façon plus particulière. C'est tous les jours que l'on s'engage en faveur du développement de l'économie sociale et solidaire. Si la résolution de l'ONU donne un écho à notre action, donne une résonance à l'échelle internationale, si elle peut nous faciliter les discussions avec les gouvernements locaux, avec les collectivités, avec les États, c'est sur les territoires, au quotidien, que nous travaillons à la structuration d'écosystèmes, à la structuration de solutions et d'innovations sociales avec les habitants en faveur des différentes transitions, transitions énergétiques, écologiques, démocratiques, en faveur d'une société et d'une transformation sociale de plus en plus nécessaire. 

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

Jacques Ellul disait : “Il faut penser global et agir local”. Je crois que cette citation résume assez bien la raison pour laquelle nous sommes engagés au sein du GSEF. Il est absolument nécessaire que nous fassions mouvement ensemble à l'échelle internationale et que nous continuions à agir localement et à porter des innovations. La capacité qu'offre aussi le GSEF, c'est de pouvoir, auprès des gouvernements locaux, auprès des États, auprès des collectivités, développer les politiques publiques de soutien à l'économie sociale et solidaire, mais aussi des politiques publiques qui seront favorables à des changements d'action, des changements de paramètres, de paradigmes économiques et sociaux à l'échelle des territoires et des États. Je crois que c'est aussi la volonté d'attirer de plus en plus d'acteurs et d'actrices au sein de l'économie sociale et solidaire et d'impliquer les habitants et les habitantes, qui sera une condition de plus en plus nécessaire à la réussite des transformations et des transitions que nous avons à mettre en place. La perspective du Forum 2025 à Bordeaux, du Forum du GSEF, permettra de montrer et démontrer avec une pluralité d'acteurs et d'actrices, avec une multiplicité de démonstrations, de projets et d'initiatives, que les transformations sont possibles et qu'elles sont même d'ores et déjà en œuvre.
 

  • Christine Bost, Présidente de Bordeaux Métropole, Co-Présidente suppléante du GSEF (France)


 

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

J’y vois un double signe, celui d'une reconnaissance majeure portée par la première organisation internationale, l'ONU, qui permet de promouvoir les valeurs et les actions mises en œuvre par l'ensemble des acteurs de l'économie sociale et solidaire. Mais c'est aussi un encouragement et une volonté de développer une économie de coopération, d'entraide, tournée vers la solidarité, et c'est aussi un moteur supplémentaire pour toutes les nations qui y sont déjà engagées. Justice et dialogue social, protection des droits des travailleurs, accès au travail, égalité hommes-femmes, développement inclusif et la lutte contre, évidemment, les vulnérabilités sont autant de valeurs portées par l'économie sociale et solidaire et des valeurs reconnues aujourd'hui grâce à cette résolution adoptée au sein de l'ONU.

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire ?

Depuis plus de 15 ans, notre collectivité métropolitaine agit en faveur de l'économie sociale et solidaire. Depuis juillet 2022, nous avons adopté un plan d'action pour répondre aux enjeux des transitions par l'économie sociale et solidaire. Cette politique s'inscrit dans une dynamique porteuse et partenariale avec les quatre grandes collectivités de notre territoire. Cette volonté de coopération se traduit concrètement par des projets comme par exemple IKOS, qui sera le premier village de réemploi solidaire, porté par un collectif de 9 acteurs de l'économie sociale et solidaire et par les collectivités locales, qui œuvrera sur près d'une dizaine de filières en faveur de l'économie circulaire. D'autres exemples, une coopérative en faveur de l'autopartage, qui a déjà plus de 10 ans, qui se déploie à présent sur l'ensemble du territoire régional, ou des aides importantes à l'acquisition immobilière permettant aux acteurs de l'ESS de mieux s'implanter sur le territoire métropolitain.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

Notre engagement au sein du GSEF (Forum Mondial de l'économie sociale et solidaire) est à la fois un aboutissement et une opportunité. Un aboutissement au regard de notre engagement métropolitain depuis plus de 15 ans en faveur de l'ESS et de ses acteurs, et une opportunité car pour la première fois nous accueillerons en France un événement de portée internationale réunissant des acteurs de l'ESS de tous les continents. Après le Québec et le Sénégal, la France et Bordeaux Métropole sont naturellement fiers de faire partie de ces territoires engagés et porteurs pour l'économie sociale et solidaire. Alors rendez-vous dans notre belle ville de Bordeaux du 29 au 31 octobre 2025.

 



 AMÉRIQUE DU NORD 

  • Luc Rabouin, Maire de l'arrondissement de Plateau Mont-Royal, Montréal, Co-Président Continental du GSEF pour l'Amérique du Nord (Québec, Canada)


En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

L'adoption de la résolution par les Nations Unies reconnaissant l'importance de l'Économie Sociale et Solidaire contribue à renforcer la légitimité de notre mouvement et nous donne de l'énergie pour aller encore plus loin, pour approfondir notre engagement en matière d'Économie Sociale et Solidaire. C'est un moment historique qu'on attendait. On y travaillait depuis longtemps, donc on est vraiment très fiers et heureux de cette première.

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre ville ?

À Montréal, concrètement, en soutien à l'économie sociale, on agit principalement de trois manières. La première, c'est qu'on offre de l'accompagnement et du financement dédiés à l'économie sociale via notre réseau PME Montréal. On a aussi du financement spécifique sur certains projets, notamment en acquisition et rénovation d'immeubles à propriété collective, mais aussi à usage collectif. Donc, on a des fonds dédiés à cette fin-là. Et on utilise notre propre politique d'approvisionnement à la Ville de Montréal pour faire affaire avec des entreprises d'économie sociale comme client. 

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

La Ville de Montréal est membre fondatrice du Forum Mondial de l'Economie Sociale et Solidaire. Pour nous, il y a trois principales raisons pour lesquelles on fait partie de ce réseau. C'est un réseau de villes qui nous permet de mettre en valeur les initiatives, les expériences qu'on a faites à Montréal, qui nous permet aussi d'apprendre de nos collègues des autres villes à travers le monde pour être capable de s'inspirer pour développer des initiatives chez nous, mais aussi qui nous permet d'être partie prenante d'un mouvement, beaucoup plus large, mondial, composé de villes et d'acteurs de la société civile, pour transformer l'économie, pour avoir une économie au service des collectivités, respectueuse des humains et de la nature.
 

  • Béatrice Alain, Directrice Générale du Chantier de l'Économie Sociale, Co-Présidente continentale du GSEF pour l'Amérique du Nord (Québec, Canada)


En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

L'adoption de la résolution par l'ONU sur l'économie sociale montre que l'économie sociale est une réalité partout sur la planète, que ces façons d'entreprendre qui prennent en compte les besoins des gens et de l'environnement répondent aux enjeux fondamentaux que sont les Objectifs de Développement Durable , et nous montre que les acteurs de l'économie sociale, ici, font partie d'un mouvement global, et que les gouvernements, qu’ils soient locaux ou nationaux et qui reconnaissent ces façons d'entreprendre, font aussi partie d'un mouvement plus large pour structurer un développement plus durable.

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire?

On se dirige vers un Sommet Québécois de l'Économie Sociale en 2025. Le Sommet va être une occasion de réaffirmer l'importance de l'économie sociale sur des enjeux de société que sont l'alimentaire, donc les objectifs de développement durable 1, 2, 3, 10, 12 ; des enjeux de soins aux personnes, donc les objectifs 1, 5, 8 et 10 ; ou sur des questions environnementales, les objectifs 8, 9, 11, 12 et 13. C'est aussi le moment de montrer toute l'innovation de l'économie sociale, qui continue de réfléchir à ses pratiques, à ses impacts pour accroître sa contribution à un développement plus durable.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

On sent un intérêt grandissant au Québec de gouvernements locaux de faire partenariat avec des acteurs de l'économie sociale. Le GSEF est un espace formidable pour contribuer avec les apprentissages issus de nos partenariats, mais aussi pour s'inspirer des bonnes pratiques qui ont lieu un peu partout sur la planète et pour réaffirmer ensemble l'importance de ces partenariats-là pour le développement plus durable de nos communautés et de la planète.

 

 



 AFRIQUE 

  • Mamie Awou Dieng Lo, Adjointe au Maire de Dakar en charge de l'ESS, Co-Présidente Continentale du GSEF pour l'Afrique (Sénégal)


Bonjour, je suis Mme Mamie Awou Dieng LO, 3e adjointe au maire de la ville de Dakar, en charge de l'Economie Sociale et Solidaire. Pour rappel, il s'agit de la résolution A/77/L.60 adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 18 avril 2023, intitulée « La promotion de l'économie sociale et solidaire au service du développement durable ».

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

La première, c'est que cette résolution permet la reconnaissance institutionnelle. La deuxième raison, c'est la mobilisation des acteurs. La résolution encourage les gouvernements, les institutions internationales, la société civile et le secteur privé à collaborer avec les acteurs de l'Économie Sociale et Solidaire. La troisième raison, c'est qu'elle permet aussi la mise en place de cadres législatifs favorables au développement de l'ESS.

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre ville?

Dans un premier temps, il y aura une élaboration de politiques spécifiques qui vont viser à promouvoir et à soutenir le développement de l'ESS. L'adoption de lois sur les entreprises sociales et pourquoi pas la création de fonds de soutien dédiés à l'ESS. Elle permet la création d'incubateurs et d'accélérateurs qui peuvent offrir des services de formation par exemple. Une autre manière aussi, c'est le renforcement des capacités pour aider les acteurs de l'ESS à développer leurs compétences en gestion, en entrepreneuriat social et en finance. La facilitation de l'accès au financement, à travers, par exemple, la création du fonds de développement municipal dédié spécifiquement au financement des acteurs de l'économie sociale et solidaire.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

Nous sommes engagés au sein du GSEF, particulièrement à la ville de Dakar, parce que le GSEF favorise le partage d'expérience entre ses membres. De plus, il apporte une réponse aux besoins des habitants, par la co-construction de politiques publiques favorables à l'Économie Sociale et Solidaire. Nos perspectives futures, nous pouvons les résumer en la reconnaissance de l'importance de l'Économie Sociale et Solidaire dans un premier temps. Dans un deuxième temps, l'opportunité de partager les bonnes pratiques. Et en troisième lieu, le renforcement des partenariats.
 

  • Malick Diop, Coordinateur de la Plateforme des Acteurs Non Étatiques du Sénégal, Co-Président Continental du GSEF pour l'Afrique (Sénégal)


L'adoption de la résolution des Nations Unies est un marqueur politique, programmatique, déterminant, de l’évolution de l'ESS dans l'agenda international pour le développement et l'atteinte des ODD. 

La résolution des Nations Unies injecte du sang nouveau et fournit des argumentaires juridiques pour permettre aux acteurs de l'ESS, aux gouvernements centraux et locaux, d'adopter des cadres juridiques et réglementaires pour soutenir durablement l'économie sociale et solidaire dans les territoires, surtout en prenant en compte le potentiel de l'Afrique. 

Le GSEF a beaucoup appuyé et soutenu l'adoption de cette résolution. Aujourd'hui, il faut la rendre opérationnelle avec des programmes, avec des stratégies, avec des projets pour le développement des territoires, pour le développement de la souveraineté alimentaire, la souveraineté politique, la souveraineté de la gouvernance dans les territoires. Et ceci doit se faire en rapport avec les acteurs des territoires, des gouvernements locaux et centraux.
 

  • Monique Ayi, Maire de Dzeng et Présidente du REMCESS - Réseau des Maires du Cameroun pour l'ESS, Membre du Comité Directeur du GSEF (Cameroun)


Bonjour. Je suis madame AYI Monique Epse Nkamgna. Je suis le maire de la commune de Dzeng et présidente du Réseau des Maires Camerounais pour l'Économie Sociale et Solidaire.

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

L'adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l'économie sociale et solidaire dans l'atteinte des objectifs du développement durable représente une étape importante, car elle officialise la reconnaissance de l'ESS en tant qu'acteur clé pour le développement durable. Cela donne une légitimité internationale à l'ESS et renforce sa place dans l'agenda mondial du développement. L'adoption de ce texte légitime la mise en place des cadres législatifs nationaux et locaux qui ont pu se développer de l'ESS en encourageant les gouvernements à intégrer les principes et les valeurs de l'ESS dans leur législation. Cela peut se traduire par des mesures incitatives, des politiques de soutien, des facilités administratives et financières spécifiques pour les entreprises de l'ESS. Pour passer de l'adoption d'un texte à sa mise en œuvre, il est essentiel d'impliquer les acteurs locaux, y compris les gouvernements locaux, les entreprises de l'ESS, les organisations de la société civile et les citoyens. Cela peut se faire en élaborant des plans d'action concrets, en mettant en place des mécanismes de suivi et d'évaluation, en favorisant la coopération et le partenariat entre les différents acteurs et en mobilisant les ressources nécessaires. 

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire ?

Pour mettre en œuvre cette résolution sur mon territoire, je m'engage à promouvoir des politiques publiques favorables à l'ESS, à soutenir le développement des écosystèmes locaux de l'ESS, à encourager l'innovation sociale et l'entrepreneuriat social et à renforcer les capacités des acteurs de l'ESS à travers des formations, des accompagnements et des mises en réseau.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ? 

Je suis engagée au sein du GSEF car je crois en la capacité des gouvernements locaux à jouer un rôle clé dans la promotion de l'ESS et la réalisation des objectifs de développement durable. Je compte porter cet engagement en contribuant activement aux activités du GSEF, en partageant mes expériences et mes bonnes pratiques, en collaborant avec d'autres acteurs engagés dans l'ESS, et en continuant à promouvoir les valeurs, les principes de l'ESS dans mon action quotidienne.



 ASIE 

  • Me-Kyung Kim, Maire de Eunpyeong-gu, Séoul, et Président de SSEGOV, Co-présidente continentale du GSEF pour l'Asie (Corée du Sud)


Bonjour à tous ! Je suis Kim Me-Kyung, Co-présidente Asie du GSEF et Maire d'Eunpyeong-gu, en Corée. En tant que coprésidente asiatique du GSEF, je suis honorée de vous féliciter à l'occasion du premier anniversaire de l'adoption de la résolution des Nations unies sur l'ESS. Nous, membres asiatiques du GSEF, espérons inciter davantage de pays et de villes d'Asie à prendre part au mouvement de l'ESS afin de progresser vers un monde meilleur.

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

La résolution des Nations Unies sur l'ESS est une étape cruciale dans les efforts déployés au niveau international pour favoriser le développement durable, une étape qui a marqué les esprits. Cette résolution revêt une importance capitale pour la Corée, qui se résume en trois aspects clés. Premièrement, la résolution a renforcé le mouvement et les initiatives de l'ESS en Corée en réaffirmant la stature internationale de l'ESS. Deuxièmement, la résolution des Nations unies établit que tous les États membres doivent promouvoir l'ESS dans leur pays. La résolution constitue donc une base solide pour les actions en faveur de l'ESS, en incitant les gouvernements coréens, national et locaux, à redoubler d'efforts. Enfin, la résolution a sensibilisé les Coréens à l'ESS et les a aidés à mieux comprendre son importance. 

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire?

En Corée, les responsables politiques des différents gouvernements, les législateurs, les professionnels et les organisations de la société civile ont reconnu l'importance de l'ESS. Nombreux sont ceux qui ont œuvré à la construction de l'écosystème de l'ESS et au renforcement du cadre juridique coréen, qui est le fondement des initiatives politiques en matière d'ESS. Nous avons surtout déployé des efforts considérables au cours de la dernière décennie pour faire adopter la loi-cadre sur l'économie sociale en Corée. Malgré un soutien généralisé, la loi-cadre sur l'économie sociale n'a pas encore été adoptée. Dans ce contexte, l'adoption de la résolution de l'ONU contribuera à la proclamation de la loi-cadre sur l'ESS en Corée en rappelant le rôle essentiel joué par l'ESS dans la vie quotidienne des citoyens. La résolution garantira également la continuité des politiques d'ESS au-delà des changements politiques liés aux cycles électoraux, assurant ainsi des retombées durables pour les citoyens.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

SSEGOV est convaincu que le développement de l'ESS passe par une coopération solide entre les différentes parties prenantes, y compris les gouvernements et les acteurs de terrain, tant au niveau national qu'international. C'est pour cette raison que SSEGOV a rejoint le GSEF en tant que membre fondateur, et s'est engagé activement dans le réseau. Dans une perspective plus large, SSEGOV reconnaît la diversité des cadres politiques, des structures institutionnelles, des stratégies opérationnelles et des pratiques réussies en matière d'ESS en Asie. Nous comptons donc identifier les bonnes pratiques locales afin de les comparer et de consolider nos efforts de renforcement des capacités pour stimuler la croissance de l'ESS en Asie par le biais de l'apprentissage mutuel.
 



 AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES  

  • Juan Manuel Martínez Louvier, Directeur de l'INAES - Institut National d'Economie Sociale, Co-Président Continental du GSEF pour l'Amérique Latine et les Caraïbes (Mexique)

 

Bonjour, j'ai le plaisir de m'adresser à vous depuis Mexico, depuis l'Institut National de l'Economie Sociale du Gouvernement Fédéral du Mexique.

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

Nous pensons qu'une étape importante a été franchie il y a un an, avec l'adoption de la première résolution des Nations Unies sur l'Économie Sociale et Solidaire (ESS), et ce pour deux raisons essentielles : nous pensons que le multilatéralisme a toujours été important, mais dans le contexte actuel, il est à la fois urgent et nécessaire que l'action coordonnée des pays puisse garantir le développement et la paix dans le monde entier, face aux grands défis mondiaux tels que la détérioration de l'environnement, qui a conduit à des questions de changement climatique et à toutes les adaptations que nous devons mener. Ce ne sont pas des problèmes que seule notre nation affronte: le concert de nos nations doit être concerné et préoccupé par les nombreux enjeux qui se posent.

Les objectifs de développement durable (ODD) constituent une avancée importante pour que les pays s'intéressent davantage à ces indicateurs qui nous montrent comment la vie de l'humanité sur la planète pourrait être meilleure, et l’éventail des actions qui y sont présentées nous a déjà montré où nous pourrions aller avec une plus grande certitude.

Néanmoins, il était nécessaire d'établir une « feuille de route » pour atteindre tous ces objectifs, pour que les pays puissent se coordonner afin d'avoir une idée plus ou moins coordonnée de la manière dont le développement peut être atteint, dans la justice, l'unité et le respect de l'environnement, et l'ESS représente cette voie. Cette résolution montre que la plupart des pays considèrent que le modèle économique qui nous a été présenté après la Seconde Guerre mondiale, après la Guerre froide, comme la seule voie de développement, est un système à bout de souffle, qui a malheureusement dégradé l'environnement et a engendré beaucoup d'inégalités et de déséquilibres dans le monde. De notre point de vue, nous qui promouvons l'ESS, nous qui avons cette responsabilité, nous faisons le constat que, dans une large mesure, l’échec du modèle hégémonique de ces décennies est lié au fait que l'activité économique n'était pas basée sur les personnes, mais sur d'autres indicateurs, et en particulier sur le capital.

Le fait qu'aujourd'hui les Nations unies adoptent une approche centrée sur les personnes, que l'économie soit axée sur la réponse à leurs besoins, mais que le facteur travail, la consommation, l'épargne éventuelle et les besoins financiers des personnes soient les forces motrices des entreprises, est un moyen très concret par lequel nous sommes sûrs que des progrès seront réalisés d'une meilleure manière afin que nous puissions parvenir à un développement durable complet, avec justice, avec équité, pour toutes les tranches d'âge, tous les groupes ethniques, tous les genres.

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire ?

C'est pourquoi, dans notre région, en Amérique latine, nous sommes très attachés à cette résolution. Preuve en est, comme le demande la résolution, nous avons déjà eu un dialogue entre pays, entre institutions chargées de promouvoir l'ESS dans notre région, et nous avons lancé en janvier de cette année 2024 le premier réseau ibéro-américain pour la promotion de l'économie sociale et solidaire, qui est composé de l'Espagne, du Chili, de la Colombie, du Brésil, du Guatemala et du Mexique dans un premier temps et, heureusement, de nombreux autres pays s'y joignent déjà.

Nous sommes très stimulés par ce réseau, car le simple fait de penser aux questions d'adaptation au changement climatique, de la préservation de la biodiversité, vue de manière plus positive dans certains pays qui partagent ces grandes côtes, de l'océan Pacifique comme de l'Atlantique, que nous avons la responsabilité de protéger les écosystèmes de notre région, est une très grande responsabilité. Mais si les gens ne vivent pas bien, s'ils n'ont pas accès à des conditions de développement où leurs besoins quotidiens sont satisfaits dans la plus grande dignité possible, alors cette protection de l'environnement, cette adaptation aux changements à venir, seront franchement impossibles. C'est pourquoi nous partageons des politiques publiques, des méthodologies, des indicateurs, des formations, afin que tous les pays membres du réseau puissent avoir accès aux meilleures pratiques et qu'ensemble nous puissions créer de meilleurs mécanismes financiers pour la promotion de l'économie sociale et, ainsi, montrer qu'en Amérique latine, dans les pays de ce côté-ci du monde, nous trouvons dans l'ESS la meilleure méthode pour générer du développement dans nos sociétés. Et ceci est étroitement lié à notre action au sein du GSEF.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

L'année dernière, l'Institut National Mexicain pour l'Economie Sociale a été nommé Coprésident Continental pour l'Amérique latine du GSEF, qui agit comme un pont entre les différentes institutions, les gouvernements locaux et les organisations qui promeuvent l'économie sociale et, bien sûr, les organisations qui construisent l'économie sociale. A ce titre, nous sommes en quelque sorte en train de tout réunir pour que la sensibilisation et la promotion de l'ESS et la promesse d'une justice sociale fondée sur des décisions économiques judicieuses deviennent une réalité sur notre continent.

C'est pourquoi je me réjouis que le GSEF se réfère à la résolution de l'ONU, que les pays, les gouvernements qui sont responsables de la promotion de ce modèle économique, agissent avec des organisations telles que celles qui composent le GSEF, afin que nous puissions aspirer au plus grand défi qui, selon moi, est intrinsèque à l'ESS, à savoir l'approfondissement des relations démocratiques. Que la démocratie politique que nous avons atteinte dans beaucoup de nos pays, et qui est malheureusement en danger dans d'autres, puisse trouver dans l'ESS la meilleure formule pour créer des sociétés démocratiques, avec des institutions élues très fortes, bien sûr, mais surtout avec une cohabitation démocratique, qui ne peut être atteinte que lorsque les citoyens décident de leur avenir et de leur présent tous les jours. C'est pourquoi, lorsque nous parlons d'inégalités économiques et de la manière dont l'économie sociale peut les résoudre, c'est de cela qu'il s'agit, de la participation de chacun à l'activité économique qui nous conduit à une autre conscience démocratique.

Je ne peux donc que me féliciter du fait que nous soyons réunis ici, que nous communiquions de cette manière et que nous approfondissions notre compréhension des grandes perspectives que, bien sûr, les Nations unies nous ont tracées, mais aussi que les actions que nous menons dans nos pays et dans des organisations telles que le GSEF œuvrent à l'amélioration de nos sociétés, ici, maintenant et à l'avenir, avec les générations futures.

Je vous remercie et vous salue chaleureusement, où que vous soyez.



 EUROPE 
  • Alain Rousset, Président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Co-Président Continental du GSEF pour l'Europe (France)


Bonjour. Cette date anniversaire, c'est la reconnaissance officielle par la plus haute instance internationale, l'ONU, de l'Économie Sociale et Solidaire. Rappelons peut-être ce qu'est cette économie sociale, solidaire. D'abord, c'est l'élément précurseur qu'ont été les mutuelles et les assurances, tout le système d'accompagnement des plus démunis. Précurseur aussi de la société de lutte contre le gaspillage, notre société moderne qui jette au lieu de réparer, qui peut mettre à disposition un frigo, une télévision, un ordinateur, beaucoup moins cher, et en même temps éviter de polluer nos décharges, nos centres de traitement, avec des outils dont on ne se sert plus, qu'on a jetés. Précurseurs aussi dans le domaine de l'insertion, de l'inclusion, comme le dit si bien l'Europe, avec un mélange à la fois d'activités économiques, de formation, et en même temps, par exemple, de déconstruction et de recyclage des cellules photovoltaïques pour y récupérer les métaux rares dont nous avons besoin pour notre société. Bref, l'économie sociale et solidaire, c'est aussi l'innovation qui peut se développer ensuite dans un secteur privé classique. C'est l'intérêt aussi de ce qui se passe sur les pactes alimentaires. La région Nouvelle-Aquitaine a accompagné plus de 262 projets sur les pactes alimentaires locaux qui valorisent à la fois nos produits, qui vont aider aux fonds propres de cette économie et de ces entreprises, aux coopératives. C'est dans le cadre de la transition agroécologique, l'accompagnement des coopératives d'utilisation plurielle de matériel agricole, des CUMA, permettant d'adapter les outils pour se sortir des phytosanitaires, des pesticides issus de fossiles. C'est en même temps préserver, et le revenu, et le respect des agriculteurs, dans des démarches extrêmement efficaces, sur à la fois la proximité et la qualité. Domaine très vaste. Porteur de sens. Porteur aussi d'espoir et d'innovation dans l'organisation économique de notre futur.

  • Jean-Luc Gleyze, Président du Département de la Gironde, Co-Président Continental suppléant du GSEF pour l'Europe (France)

 

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

Charles Gide, penseur de l'économie sociale et solidaire, l'ESS, déclarait en 1900 que l'ESS est la conjugaison de la science de la justice et des efforts pour élever la condition du peuple. La résolution adoptée en avril 2023 par l'ONU vient consacrer cette conviction que le département de la Gironde partage avec ses partenaires de l'ESS. L'argent n'est pas une fin, mais un moyen pour assurer la dignité humaine en façonnant notre contrat écologique et social. 

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire ?

Pour mettre en œuvre ce texte à valeur globale, nous nous appuierons comme toujours sur l'agir local, qui est fondement de l'action départementale comme de l'ESS. En effet, à l'échelle locale, avant même la loi de 2014 qui l'institue en France, nous avons reconnu le rôle de l'ESS dans la promotion de la justice sociale et de la démocratie. Par ses compétences et ses missions sociales et solidaires, le département est profondément lié à l'ESS et y contribue naturellement. C'est pour cette raison que nous avons rédigé avec nos partenaires un livre blanc de l'ESS en Gironde dès 2014, afin d'appuyer l'ancrage territorial de ces acteurs et favoriser leur action transformatrice et solidaire au service du développement social et inclusif.

Le lancement récent de la sécurité sociale de l'alimentation en est une traduction concrète. Avec la ville de Bordeaux, le département s'est joint au collectif Acclimat’action et aux épiceries sociales et solidaires, tous acteurs de l'ESS, pour porter durant un an cette expérimentation qui nourrit dignement les Girondines et les Girondins, autant que notre démocratie.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

Dans le cadre de nos grandes causes départementales, l'ESS est essentielle. Des jeunesses en 2023 autour des questions d'insertion et d'émancipation jusqu'au handicap en 2024, année lors de laquelle nous souhaitons promouvoir la valeur économique du secteur médico-social à but non lucratif et favoriser sa dimension humaine. C'est pour continuer à faire plus en ce sens que nous soutenons l'association GSEF qui permet en complément de notre action de proximité de tisser les liens de la société coopérative au-delà des frontières. C'est ce que nous faisons au titre de notre co-présidence pour le continent Europe du GSEF avec la région Nouvelle-Aquitaine. Nous travaillons au développement et au plaidoyer de l'ESS à l'échelle européenne. Partie prenante du Forum GSEF 2025 à Bordeaux, en Gironde, le département souhaite donc renforcer la co-construction de politiques publiques favorables à l'ESS dans le monde pour faire de cette résolution de l'ONU un véritable levier d'émancipation.
 

  • Bénédicte Sohet, Secrétaire Générale de ConcertES, Co-Président Continental du GSEF pour l'Europe (Belgique)

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

Bonjour, je suis Bénédicte Sohet, Secrétaire générale de ConcertES, la Plateforme des organisations qui représente l'économie sociale au niveau de la Belgique francophone. Nous assurons aussi le mandat de Co-président au niveau du Dialogue européen du GSEF. Pour répondre à cette première question, l'économie sociale a beaucoup attendu cette résolution des Nations Unies. On s'en est vraiment réjouis en Wallonie et à Bruxelles. C'est pour nous une reconnaissance vraiment importante de l'économie sociale au niveau international. Comme le disait Timothée Duverger, on se réjouissait de cette formulation : "L'économie sociale est sur le toit du monde". Cette résolution des Nations Unies fait aussi le lien entre l'économie sociale et l'atteinte des Objectifs de Développement Durable, et c'est pour nous vraiment quelque chose de très important également. 

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire ?

En Wallonie et à Bruxelles, on n'a pas attendu cette résolution des Nations Unies pour travailler au développement de l'économie sociale. Ça fait vraiment des années qu'on y travaille. D'ailleurs, on a un décret qui définit et reconnaît l'économie sociale qui date de 2008. On a aussi une ordonnance en Région bruxelloise qui date de 2018, qui définit l'économie sociale. Et dernièrement, sous cette législature, en Wallonie, nous avons une stratégie qui a défini l'économie sociale en un certain nombre d'actions, de secteurs d'activité. Cette stratégie a vraiment permis d'accentuer le développement de l'économie sociale, et on aimerait bénéficier d'une nouvelle stratégie, au regard des nouvelles élections qui vont bientôt avoir lieu en Wallonie et à Bruxelles, au niveau fédéral.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

Si l'ancrage territorial de l'économie sociale est important au niveau régional en Wallonie et à Bruxelles, il est aussi important pour nous de porter le développement de l'économie sociale au niveau international. Le GSEF est un lieu idéal pour ce faire. C'est aussi pour ça qu'on a voulu devenir membre du GSEF au niveau de ConcertES. Le GSEF est un lieu qui permet les collaborations et l'échange de bonnes pratiques qui sont vraiment importants puisque c'est bien de rêver l'économie sociale dans nos écosystèmes et nos territoires, mais c'est aussi très important selon nous, de porter le développement de l'économie sociale au niveau international. Le GSEF, c'est aussi un lieu qui permet de faire rayonner l'économie sociale, de participer à sa promotion. Et ça, c'est vraiment une de nos missions au sein de ConcertES, et quelque chose que l'on porte de façon très sensible.

  • Christie Morreale, Vice-présidente du Gouvernement Wallon et Ministre de l'Economie Sociale, Membre du GSEF (Belgique)


Bonjour à toutes et à tous, je m'appelle Christie Morreale, je suis vice-présidente du gouvernement de Wallonie, ministre de l'économie sociale. Je représente aussi la Belgique en matière d'économie sociale durant la présidence belge de ce semestre du Conseil de l'Union européenne.

En quoi l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la résolution reconnaissant le rôle de l’ESS dans l’atteinte des ODD est-elle une étape importante ?

La résolution sur la promotion de l'économie sociale et solidaire au service du développement durable a été adoptée le 18 avril 2023. C'est une reconnaissance significative du rôle de l'économie sociale et solidaire dans l'atteinte de ces objectifs de développement durable. Dans le monde d'aujourd'hui, nous sommes plus que jamais à la recherche de nouveaux points de repère, plus axés sur les personnes, sur le sens du travail. Sur le bien-être aussi, du point de vue professionnel, et sur les questions environnementales. Et donc l'économie sociale, elle constitue une réponse et un moteur important face aux défis actuels. de cette transition sociale, environnementale, inclusive et numérique. L'économie sociale, en effet, adopte une approche différente en matière d'allocation des bénéfices. En mettant l'activité économique au service des personnes et des objectifs sociaux ou environnementaux et des conditions de travail. La force de l'économie sociale.  réside aussi dans sa gouvernance, plus démocratique, qui va impliquer davantage tous les acteurs à la gestion de l'entreprise et dans sa relation étroite avec son territoire. 

Comment mettez-vous en œuvre cette résolution à l’échelle de votre territoire ?

La Wallonie s'est engagée à booster l'économie sociale, avec des dispositifs qu'on a renforcés pour soutenir le lancement et le développement des entreprises du secteur. La Wallonie est un terreau fertile puisqu'il y a un décret fondateur et pionnier au niveau européen sur l'économie sociale qui avait déjà été inscrit en 2008. Quand je suis arrivée en poste, j'ai élaboré une stratégie régionale en faveur de l'économie sociale qui était structurée autour de trois objectifs prioritaires, de cinq secteurs d'activité, et de dix mesures transversales qui sont en lien avec la résolution de l'ONU. Ça veut dire que, concrètement, cette feuille de route, elle veut faire de la Wallonie un territoire d'innovation en économie sociale en soutenant davantage encore la création, le développement et la croissance des entreprises d'économie sociale wallonnes, que ce soit sous la forme de coopératives, d'associations sans but lucratif, de fondations ou encore de mutuelles. Cette stratégie que nous avons appelée Alternative Wallonia, nous l'avons boostée notamment grâce au plan de relance de la Wallonie, avec un budget de plus de 29 millions d'euros à l'échelle de ma région. Nous avons initié par exemple deux plateformes logistiques qui sont dédiées aux circuits courts, un incubateur spécialisé en économie sociale, des bourses aussi qui sont dédiées aux coopératives, de l'animation économique autour des marchés publics durables et le soutien à la recherche et à l'enseignement universitaire en économie sociale. Nous avons un master, mais nous avons surtout lancé des chaires à l'échelle de chacune des universités. Avec plus de 6 700 entreprises et plus de 150 000 emplois, l'économie sociale constitue un vrai pôle économique créateur d'emplois, de qualité, non délocalisables, dans des secteurs d'activité à plus-value sociale, environnementale et économique.

Pourquoi êtes-vous engagés au sein du GSEF et comment comptez-vous porter cet engagement aujourd’hui et dans les années à venir ?

La Wallonie s'engage au sein des instances du GSEF, ainsi qu'aux événements comme le Forum international 2023 à Dakar, qui a été une réussite, je vous en félicite d'ailleurs à nouveau. Notre participation au sein du GSEF est une opportunité pour booster la visibilité de la Wallonie, pour relayer les positions de ma région lors du Forum mondial, et puis d'étendre aussi le réseau de la Wallonie grâce à des partenariats en économie sociale avec des organisations intergouvernementales, des agences nationales, des organisations de la société civile et du secteur privé qui sont membres du GSEF. Mon engagement en faveur de l'économie sociale s'est aussi manifesté dans le cadre d'une conférence ministérielle que nous avons organisée au niveau européen sur l'économie sociale. Cet événement a permis que nous puissions, à l'échelle des pays européens, arrêter une feuille de route en faveur de l'économie sociale qui était adoptée par 21 États membres. C'est un record. Et ces recommandations, elles sont au nombre de 25, concrètes, vont être relayées au Conseil de l'Union européenne et à la Commission européenne pour la prochaine programmation de 2024-2029, en cohérence avec le plan européen élaboré par le commissaire Schmitt, qui a, il faut le dire, initié un travail formidable en matière d'économie sociale. Notre objectif est de pouvoir poursuivre ces engagements. À travers cette feuille de route et l'engagement qu'ont pris les 21 États membres.